Créer une entreprise sans argent (0 apport) et sans diplôme : subventions, prêts  concours, franchises…

Ouvrir un business sans apport personnel, ce n’est pas la meilleure façon de commencer. Même chose s’il s’agit de monter sa boîte sans avoir le bac en poche. Car le lancement d’une entreprise suppose quand même un minimum de fond de trésorerie et des compétences. Toutefois, celles-ci peuvent  s’acquérir sans avoir fait d’études. Quant au budget, il reste toujours possible de trouver de l’argent ailleurs que sur ses fonds propres. Pour ne pas se ruiner si les choses tournaient mal, c’est mieux.


Comment créer une entreprise sans argent : trucs et astuces


Les demandeurs d’emploi, les chômeurs de longue durée, les étudiants, les travailleurs modestes, les jeunes actifs… Tout le monde peut devenir chef d’entreprise. Mais pour y arriver, il vaut mieux avoir un peu d’argent de côté, les banques ne prêtant généralement que dans la limite des apports. Mais alors, comment fait-on pour ouvrir un magasin sans fonds propres ?

Monter sa boîte sans argent, avec 0 capital de départ ou avec avec un petit budget, n’est pas impossible. Les fauchés, où ceux qui préfèrent ne pas toucher à leurs économies gardent donc toutes leurs chances, à condition de savoir où s’adresser pour trouver le financement nécessaire.

Les aides de l’état et les subventions


L’avantage de cet argent là, c’est que même s’il faudra un jour le rembourser, il génère peu ou pas d’intérêts. Et sur les 3 premières années d’exercice, un sous est un sou : toutes les économies sont bonnes à prendre.

Ces généreux contributeurs publics sont l’état, la région, mais aussi le département ou la commune. Reste que les obtenir n’a rien d’évident, les budgets n’étant pas extensibles.

Quand on est handicapé

Certaines personnes ont un peu plus de chances que les autres d’être éligible à la générosité des pouvoirs publics. Ainsi, il existe une aide à la création d’entreprise par des demandeurs d’emploi handicapés de l’Agefiph sous forme de subvention.

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Son montant est de 5000 € maximum  versés en complément d’un apport minimum de 1500 €. Les conditions fixées sont d’ être un demandeur d’emploi handicapé et d’avoir entre les mains plus de 50 % du capital de l’entreprise créée ou reprise.

Quand on est inscrit à Pôle Emploi

Bizarrement, le chômage à du bon quand on veut se mettre à son compte. C’est l’occasion de changer de vie, et de bénéficier pour cela de l’aide à la reprise et à la création d’entreprise (Arce) versée par Pôle emploi.

En quoi cela consiste-t-il ? A continuer de recevoir le versement de ses allocations chômage. On peut choisir l’option « mensuelle » ou celle sous forme de capital, à condition d’accepter de ne recevoir que 45 % du reste des droits à l’assurance chômage. Cette somme sera verser en 2 fois : juste avant la création pour la moitié, le solde après 6 mois d’exercice.


Pour aller plus loin, à lire également sur le site : NACRE.


Les aides sont-elles imposables ?

La question se pose, car si on nous donne quelque chose d’un côté pour nous le reprendre de l’autre, cela n’a pas d’intérêts. Ce qu’il faut savoir, c’est que ces aides publiques sont versées pour l’entreprise. C’est donc elle qui doit les inclure dans son bilan, et non pas le créateur à titre personnel.

Il faut distinguer deux sortes d’aides : les prêts et les subventions. Elles n’auront pas le même impact fiscal. Si on doit rembourser, il y aura des entrées, mais aussi des sorties d’argent. Fiscalement, l’incidence sera nulle. Pour une subvention, c’est différent. Elle vient s’ajouter au chiffre d’affaire.

Mais là encore, il faut distinguer celles qui servent à l’investissement. Dans ce cas là, l’impôt peut être fractionné sur plusieurs années. Cette option fonctionne la plupart du temps, mais pas toujours. Se renseigner auprès de son centre des finances

Sur le même sujet, un article qui pourrait vous plaire : celui sur le prêt trésorerie.

Les prêts d’honneur

Beaucoup de choses sont faites pour les créateurs, en particulier pour leur permettre de financer leur projet. C’est le cas du prêt d’honneur, populaire chez ceux qui se lancent dans le monde délicat de l’entrepreneuriat.

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Là, il ne s’agit pas d’une subvention mais d’un crédit. Toutefois, on ne met pas le couteau sous la gorge du créateur pour qu’il rembourse.Le prêt est fait pour lui dans les meilleures conditions possibles : pas d’intérêt (taux 0) et pas de garanties personnelles (moins de sueurs froides donc, qu’on soit propriétaire de son appartement ou non).

L’effet boule de neige

Ce prêt va permettre dans déclencher d’autres, puisqu’il est fait à titre personnel. C’est le créateur qui en bénéficie, pas son entreprise. Pour la banque, il s’agira donc d’un apport personnel permettant de lever des fonds puisqu’on parle bien ici de capitaux propres.

De plus, les établissements financiers aiment savoir que des organismes réputés pour leur sérieux croient au projet : Paris Initiative Entreprise (on trouve l’équivalent dans toutes les régions) et Réseau Entreprendre notamment.

Attention : cela veut dire qu’en cas de dépôt de bilan, il devra continuer à rembourser jusqu’à ce que la dette soit soldée.

Qui prête, et combien ?

Il y a plusieurs façons de décrocher un prêt d’honneur. Certains sont mêmes cumulables, ce qui permet d’augmenter les sommes. Pour celui qui décide d’augmenter sa rémunération afin de pouvoir les rembourser, il doit savoir que cela fera grimper d’autant les charges sociales.

  1. Le Réseau Entreprendre : jusqu’à 90 000 euros sans garanties.
  2. France Initiative : la somme dépend de la région, comptez 10000 euros.
  3. Le PCE : pour tous les créateurs qui ne sont pas encore passés par la case « banque ». Toutefois, il est intimement lié au prêt bancaire, puisqu’il faut réussir à en décrocher un pour un montant d’au moins le double du prêt à la création d’entreprise. Montant : entre 2000 et 7000 euros. Petit + : on commence à le rembourser à partir du 7ème mois.
  4. Nacre : prêt à destination des demandeurs d’emploi entrepreneurs. Jusqu’à 10000 € à 0%.
  5. L’ADIE : l’association d’aide au développement économique dispense des micro crédits et des prêts d’honneurs ( 10 000 + 3000 euros cumulable au plus) à ceux que les banques rejettent.

Le prêt Entreprises et Quartiers

La BPI, ce n’est pas que le prêt à la création d’entreprise pour les grosses structures qui ont besoin de trésorerie, de publicité et d’investissement (45 000 euros). C’est aussi le Le Prêt Entreprises et Quartiers.

Comme son nom l’indique il n’est pas destiné à tout le monde, mais à ceux qui créent dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville et zones franches urbaines. Pour ces entreprises, c’est l’occasion d’obtenir un levier financier supplémentaire, entre 10 et 50000 € (100000 si la région apporte sa garantie). Franchise d’1 an avant de commencer à rembourser.

Avec cet argent on peut se former, acheter des logiciels, lancer les premières opérations de publicité, les programmes de recherche… Attention : le Prêt Entreprises et Quartiers suppose qu’une banque finance également le projet.

Le crowdfunding

Il s’agit de faire appel à des investisseurs privés, à des particuliers. On met son projet sur un site dont c’est la spécialité (les sites de crowdfunding prennent une commission sur les levées de fonds), on le décrit, on le présente, bref on aguiche en indiquant combien on a besoin de récolter. En contrepartie, l’investisseur va récupérer des intérêts ou d’autres avantages.
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L’avantage d’utiliser les réseaux sociaux, c’est de trouver des fonds, bien sur, mais aussi de commencer à se faire connaitre auprès du grand public et des professionnels qui ne manquent pas de se tenir au courant de toutes les nouveautés qui arrivent sur ces plateformes. La communication commence donc avant même d’avoir démarré !

Les plateformes de dons

La liste s’allonge jour après jour pour les plateformes de financement participatif. C’est qu’elles ont le vent en poupe. Liste non exhaustive classée par ordre alphabétique :

  • Babeldoor : spécialisée dans l’économie sociale et solidaire. Les projets sélectionnés doivent donc être en adéquation avec cette philosophie. Pas de contreparties financières.
  • Bulb in Town : l’idée est d’aider au financement des commerces et des artisans de son quartier.
  • Collecticity : pour les associations et les collectivités locales.
  • CoFundy : pour les projets africains qui peuvent changer des choses.
  • Culture Time : mécénat pour l’art, la culture et l’éducation
  • Dartagnans : pour la préservation du patrimoine
  • Freelendease : pour les porteurs de projet d’Alsace Lorraine et de Champagne-Ardenne
  • Fundovino : spécialisé dans l’univers du vin. Contreparties en bouteilles…
  • Graines d’actions : pour les projets bourguignons et franc-comtois
  • GwenneG  : pour les projets bretons. Sur la même thématique Kengo.bzh
  • Inidev : pour les projets technologiques
  • J’adopte un projet : pour des projets en Poitou-Charentes
  • KissKissBankBank : le plus connu. S’attache au développement de la création
  • MiiMOSA : pour l’agriculture et de l’alimentation.
  • Ululelogo : pour des projets réatifs, innovants ou solidaires.
  • Wellfundr : pour tout ce qui concerne la santé.

Passer des concours

Il y en a tout un tas. Ils sont à la mode, un peu comme les plateformes de financement participatif. Souvent, il y a de l’argent à gagner, mais pas que. On y rencontre des professionnels, des banquiers, bref des gens qui peuvent avoir un impact sur la lancement de son entreprise et sur son développement. Certains sont aussi relayés par la presse, ce qui est l’idéal pour communiquer gratuitement.

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Notre conseil : en tenter le plus possible, mais attention : il faut du temps pour préparer un concours, surtout si on souhaite le gagner ! L’avantage, c’est qu’un dossier finalisé est réutilisable à loisir.

Ceux à tenter : les plus connus

Cette petite sélection des concours à tenter n’est pas exhaustive. Toutefois, pour chacun d’entre eux, il y a un petit chèque à gagner.

  1. Talents : c’est un concours régional (puis national pour les vainqueurs) organisé par les Boutiques de Gestion, qui met en compétition les projets suivis par le réseau. Plusieurs prix sont attribués, qui permettent de gagner entre 1000 et 8000 euros.
  2. i-LAB : pour les entreprises innovantes. Ce concours est organisé par les ministères de l’éducation et de la recherche. Il y a plusieurs millions d’euros à se partager chaque année pour les lauréats.
  3. Tremplin Entreprises : là encore, concours d’entreprises innovantes, mais pas forcément dans le domaine de la technologie. Plusieurs lauréats (plusieurs catégories). 10000 euros par vainqueur.

Love money : emprunter à sa famille

C’est quand même là que l’argent est le moins difficile à trouver, à condition d’être soutenu dans la création par son cercle de proches. Les amis et les familles ont le droit de financer une partie de vos besoins, en apportant des fonds sou différentes formes : prêt, achat de parts sociales, et pourquoi pas don.

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Pourquoi appelle-t-on cela le love money ? Parce qu’il s’agit de l’argent de l’amour, bien plus que celui qui est apporté par les business angels. Les proches, qui croient souvent au projet, sont là pour apporter les premiers fonds. Notre conseil pour eux : savoir qu’il est possible de tout perdre, en espérant que cela ne vienne pas ternir les sentiments !

Une pratique encadrée

C’est important qu’elle le soit, pour ne pas qu’elle vienne polluer les relations familiales et amicales. Se faire prêter de l’argent par les gens qu’on aime, et qui nous aime, ce n’est pas toujours une bonne idée si on veut que les relations perdurent !

Dès qu’il est question d’argent, même entre personnes se connaissant bien, il est donc recommandé de faire un contrat. Cette clarté évitera que les problèmes prennent trop d’importance le jour où ils surviendront.

Comment convaincre ses proches ?

Mieux vaut ne pas jouer sur la corde des sentiments. C’est le projet qui doit convaincre, et non les élans du coeur. Nous conseillons aux créateurs de ne rien cacher et surtout de bien informer sa famille des risques encourus.

Les personnes qui hésitent à prêter doivent savoir qu’il y a des avantages fiscaux pour les investisseurs. 22% des sommes apportées sont déductibles, dans une limite de 20000 euros par personne. Pour ceux qui paient l’ISF, c’est encore mieux : 75% dans la limite de 40000 euros.

Et sa banque ?

A essayer : les banques solidaires. Elles n’ont pas le même fonctionnement que les banques traditionnelles, et elles soutiennent des projets qui respectent l’homme et son environnement : c’est le cas de la NEF.

Les franchises sans apport personnel

Ce qui marche comme auto entrepreneur fonctionne aussi pour les franchises, même si les choses sont quand même bien plus simples quand on a un capital au départ. Si ce n’est pas le cas, il faut chercher les franchises qui acceptent les candidats « fauchés ». Celles qui fonctionnent de la sorte mise plutôt sur l’avenir, et choisissent de confier les clés à des gérants, qui deviendront sûrement, par la suite, des propriétaires, quand ils auront réunis les capitaux suffisants.

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Toutefois, sans argent, n’espérez pas décrocher des emplacements premium. Le haut de la gamme est réservé à ceux qui ont les reins solides, financièrement parlant. Pour trouver des franchises pas trop cher, il vaut mieux se tourner vers celles qui permettent de travailler de chez soi. Il n’y aura pas d’investissement dans un local, et puis on peut toujours utilisé son propre ordinateur et sa voiture personnelle.

Cet article peut vous intéresser : quelle est la rentabilité d’une laverie automatique ?

Les quelles choisir ?

Les petits investissements se trouvent plutôt dans des secteurs spécifiques, comme celui de l’immobilier, des services à la personne, des animaux, des dépannages à domicile, des cours particuliers.

Certaines franchises, si elles demandent quand même un petit apport, restent raisonnable quant à l’investissement personnel de départ. C’est par exemple le cas de Carrefour CIty, de Repar’stores, de NetinUp, de webimmo, où la rentabilité peut aussi être au rendez-vous malgré tout.

Faut-il avoir un diplôme pour être auto-entrepreneur ?


Na pas avoir d’argent : possible. Mais ne pas avoir de diplôme, est-ce également un frein ? Et bien non. Ce qu’il faut avant tout, c’est être bien motivé car le parcours sera long et semé d’embûches. N’oubliez pas quand même que pour certains métiers, le diplôme est obligatoire. C’est par exemple le cas pour celui qui veut ouvrir son salon de coiffure.

A lire, et plutôt deux fois qu’une : que faire sans diplôme?

Les milliardaires sans diplômes

Certains ont vraiment bien réussis dans la vie, sans forcément aller très loin à l’école. On peut même devenir très riche sans le bac. Quelques exemples :

  • En informatique : Bill Gates et Mark Zuckerberg ne sont pas allés au bout de leurs études. Ils ont préféré se lancer plutôt que d’attendre que le train passe.
  • Dans la mode : Amancio Otega, qui a créé Zara, n’était qu’un simple coursier.
  • Dans la grande distribution : Karl Hans Albrecht, créateur d’Aldi, était un ouvrier en boulangerie.
  • Dans le sport : Roman Abramovich, président de Chelsea, s’est fait tout seul.

On s’aperçoit donc que ce qui compte surtout, avant l’argent ou les études, c’est d’avoir un projet, une bonne idée, de l’énergie, et de se mettre au travail. La réussite ne tient au final qu’à celui qui la cherche. Mais on ne devient pas riche du jour au lendemain. Il y aura des hauts et des bas, des jours avec et des jours sans.

Il faut croire en soi, et ne pas oublier qu’un échec est toujours possible. Si celui-ci arrive, on se relève et on retourne au charbon, plus aguerri et encore plus fort.

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2 Comments

  1. Jean-Paul
  2. webmaster