Quand on souhaite accueillir des enfants chez soi, on se pose beaucoup de questions sur les modalités : rémunération, agrément, conditions, démarches… Car pour la DASS, il ne suffit pas de la vouloir, il y a aussi des critères à respecter et il faut demander un agrément. Pas idéal pour celui qui veut trouver un job rapidement. Le salaire d’une famille d’accueil est également une interrogation : est-ce un métier qui paye bien ou permet-il simplement d’avoir des revenus complémentaires.
Avantages et inconvénients : le guide général
D’abord, il faut bien avoir conscience qu’il ne s’agit pas d’un travail comme un autre. C’est un métier à part entière avec un revenu qui consiste à s’occuper chez soi d’un, ou de plusieurs enfants placés par la protection de l’enfance. Ces derniers ont vécu des traumatismes, et ont besoin d’une attention particulière.
Il faut donc être capable de leur apporter, pour qu’ils puissent continuer à grandir et à s’épanouir dans les meilleurs conditions possibles. En plus d’une activité rémunérée, il s’agit aussi d’un engagement à y parvenir, ce qui suppose parfois un don de soi.
On peut accueillir sous son toit des mineurs, mais aussi des jeunes entre 18 et 21 ans pour une longue durée, mais aussi sur des périodes plus courtes, en urgence ou en observation. Dans tous les cas, n’oubliez pas que vous n’êtes pas là pour remplacer la vrai famille de l’enfant, mais pour apporter ce qui lui manque, car s’il a des parents, il retournera vers eux un jour, quand les choses se seront arrangées, ou calmées.
Qui peut devenir famille d’accueil : où se renseigner ?
Tout le monde ne peut pas exercer cette activité. Dire qu’elle est encadrée est un euphémisme, mais il s’agit de personnes fragiles, on comprend donc pourquoi. Il est nécessaire d’obtenir un agrément pour cela. Celui-ci s’obtient en passant par le département.
En plus des conditions draconiennes, cela suppose de faire une formation puis de passer un diplôme. Une fois tout cela obtenu, c’est à la famille de trouver elle-même son employeur. Il peut s’agir d’un service social au sein du conseil général, d’une association ou d’un établissement médical.
Modalités
Plus généralement, un candidat assistant familial doit avoir entre 25 et 65 ans et un ou des enfants propres (s’il y en a) ayant dépassés 2 ans. Si vous attendez un enfant, il vous faudra donc patienter.
Pour les couples, ceux-ci doivent être solides et pouvoir prouver qu’ils ont au moins 3 ans de vie commune. Demander l’agrément en étant célibataire est possible. Toutefois, certains départements vont avoir plus d’exigences que d’autres. Au niveau matériel, il faut avoir un logement adapté, avec de la place où l’enfant pourra avoir sa chambre.
L’agrément : un parcours du combattant ?
Le précieux sésame n’a rien d’une sinécure. La liste des pièces justificatives est longue et il faut s’armer de patience pour monter son dossier. Pas de réponse avant 4 mois, et cela peut aller jusqu’à 6 mois. Mais une fois obtenu, il est valable 5 ans et est renouvelable. EN cas de refus, on vous dira pourquoi.
En plus de toutes les pièces « classiques » on vous en demandera des particulières. D’abord un certificat médical, qui prouvera que vous êtes en bonne santé. Puis le fameux extrait de casier judiciaire, pour toutes les personnes de + de 18 ans vivant sous le même toit, celui qui se porte candidat pour accueillir des enfants. S’il n’est pas vierge pour tout le monde, il faudra passer votre tour.
Mais il ne suffit pas d’avoir un bon dossier pour obtenir son agrément. Il va y avoir une véritable enquête pour cerner votre profil, et décider si oui ou non vous êtes apte pour cette mission. Préparez-vous donc à recevoir chez vous un psychologue et des assistantes sociales, ainsi qu’une puéricultrice. Le but de leurs visites est d’abord de voir si le lieu d’accueil est adapté, et pour combien d’enfants, puis de vérifier si votre mode de vie et vos motivations sont compatibles avec la fonction.
Le formulaire de demande
Il fait 4 pages, et est le même pour une première demande ou pour un renouvellement. Une fois rempli, il doit être adressé au président du conseil général de son département par lettre recommandée avec accusé de réception, ou bien être déposé directement sur place (on doit vous remettre une preuve de dépôt pour faire partir la date).
Il reprend l’état civile et la situation familiale complète du demandeur ainsi que les conditions matérielles d’accueil. On vous demandera également de détailler votre expérience avec des enfants et votre formation. C’est une déclaration sur l’honneur.
La formation et le diplôme
Après l’agrément, il est obligatoire de se former. Ouvrir sa porte et faire un grand sourire ne suffira pas. Pas de panique toutefois. 60 heures seulement sont nécessaires dans un premier temps pour recevoir les premiers enfants. Elles devront être complétées par 240 autres heures, qui entreront dans les détails du métier : éducation, droit, psychologie… Une fois ces 300 heures effectuées, vous pourrez alors passer votre DEAF.
C’est le diplôme d’assistant familial. Sans lui vous ne pourrez pas renouveler votre agrément. Avec lui, celui-ci sera reconduit automatiquement pour une durée égale, et ainsi de suite. Il est aussi possible de la passer grâce à la VAE.
Les difficultés qui peuvent arriver
S’occuper d’un enfant qui n’est pas le sien, qui a des parents (et avec qui il faut garder le lien sans porter de jugement), ou qui est traumatisé n’est pas quelque chose de facile. Des problèmes, de tout ordre, peuvent rapidement se poser nuisant à l’épanouissement de la personne accueillie, et cela malgré tout l’amour que vous lui apportez.
Il faudra vous accrocher, les travailleurs sociaux seront d’ailleurs là pour vous y aider. Si malgré tout le courant ne passe pas ou que les difficultés sont insurmontables, l’enfant sera orienté vers une autre famille.
Mais la difficulté la plus récurante, c’est celle qui consiste à savoir où se placer par rapport à l’autorité parentale. Si l’enfant à des parents, ils en sont les seuls détenteurs. Pour tout ce qui nécessite leur accord (sorties scolaires…) il faudra le leur demandé, et cela n’a rien d’évident. Mais cela ne veut pas dire que la famille d’accueil n’a pas la moindre autorité. Il faut que les enfants vous écoute et vous respecte.
Tout est donc une question d’équilibre à trouver, même s’il faut pour cela marché sur un fil tel un funambule. De la même façon, il faudra gérer ses propres enfants qui eux peuvent souffrir de la différence de traitement. C’est la raison pour laquelle il faut longuement échanger avec eux sur ce point avant de vous engager dans ce métier.
Enfin, dernière difficulté et non la moins douloureuse, le départ d’un enfant accueilli. Forcément, vous aller donner de l’amour, donc vous attacher, mais ce départ, long ou rapide va finir par arriver. Il faut bien en avoir conscience : une séparation n’est jamais facile.
Combien touche une famille d’accueil ?
D’abord, il faut bien intégrer le fait qu’on ne fait pas ce métier pour l’argent. Si on veut devenir riche, il faut faire autre chose. C’est un salaire mensuel, qui est de 1143 euros brut. C’est une somme par enfant. Si vous en accueillez deux, il faut le multiplié (maximum 3). Ce montant peut être ajusté en fonction de la durée (nombre de jours d’accueil par mois).
La base de calcul pour le salaire de base est le SMIC. A ce salaire va venir s’ajouter une indemnité d’entretien de 12 euros par jour et par enfant. Net, l’assistant familial recevra donc 1200 euros par enfant accueilli sous son toit.
L’enfant, lui, va recevoir de l’argent de la part du département pour se vêtir, acheter ses cadeaux de Noël, ses affaires d’école, ses sorties et pour son argent de poche. Ces sommes sont versées à l’accueillant mais doivent être reversées à l’enfant.
Chaque conseil général fait sa propre cuisine sur ce sujet, et on s’aperçoit que les rémunérations entre deux départements peuvent varier de 30% pour la même prestation. Il y a des conseils généraux plus généreux que d’autres.
Dans certains cas, vous pourrez aussi toucher une indemnité exceptionnelle qui viendra majorer votre rémunération. Celle-ci est versée lorsqu’il s’agit d’un enfant gravement malade ou handicapé. Ou prime pour l’accueil d’urgence est aussi prévue.
Famille d’accueil (bébés, enfants) ou accueillant familial (handicapés, personnes âgées) ?
L’accueillant familial se distingue de la famille d’accueil, car il va recevoir à son domicile uniquement des adultes, qu’ils soient âgés ou handicapés. Il recevra lui aussi une rémunération pour cela. Celle-ci comprendra l’accueil, mais aussi tout se qui touche au quotidien : les repas, le ménage et les activités. Le salaire peut être versé directement par la personne bénéficiaire ou par l’organisme employeur.
Là encore, pour exercer, il faut un agrément. Attention : aucun lien de parenté n’est toléré entre l’accueillant et l’accueilli.
Devenir accueillant familial
C’est une façon comme une autre de créer son propre emploi, le tout à domicile ! Pour cela, il faut d’abord avoir un logement (en tant que locataire ou propriétaire) avec assez de place pour recevoir au moins une personne de plus dans sa famille. Cela suppose donc d’avoir au moins une grande pièce de libre. La chambre doit au moins faire 9m2 et les espaces communs ainsi que les sanitaires doivent être facilement accessibles.
Une fois ce côté pratique réglé, il faut pouvoir dégager du temps (beaucoup) et de la tendresse a donner. Car pour faire ce métier, il faut aimer parler avec les gens, les écouter, et avoir un penchant naturel pour la solidarité. Car les personnes susceptibles d’être reçues sont soient âgées, avec tout ce que cela comporte comme difficultés, soient avec un handicap.
Rappelons vous que pour elles, c’est une façon d’en finir avec la solitude, à court terme ou pour beaucoup plus longtemps : week-end, vacances, semestre, la nuit, temps complet… Un contrat sera obligatoirement conclu reprenant toutes les modalités.
Le salaire, lui, est le même que celui d’une famille d’accueil, environ 1300 euros net sans les à côtés. Mais pour pouvoir le toucher, il faudra faire les démarches pour trouver des personnes à accueillir dans son foyer. L’emploi n’est donc pas garanti, même si les besoins sont importants.
D’ailleurs, pas besoin d’être en couple ou mariés : un célibataire peut tout aussi bien décider de se reconvertir en accueillant familial. Ce qu’il faut, par contre, c’est une bonne moralité car les personnes âgées sont souvent faibles psychologiquement.
Important : c’est un engagement total, parfois jour et nuit toute la semaine (de présence). Ainsi, pour les congés, il faudra trouver quelqu’un qui accepte de faire le remplacement, sinon vous ne pourrez partir (à moins de pouvoir et de vouloir emmener la personne accueillie avec vous).
L’agrément
Toujours pareil : par lettre AR au Président du Conseil Général de son département. Dans ce courrier, vous allez solliciter l’agrément, et demander qu’on vous envoi les documents nécessaires à cela (vous devriez les recevoir sous 10 jours). Il n’y aura plus qu’à compléter le dossier et à le renvoyer dans les délais impartis avec tous les documents demandés, certificat médical et extrait de casier judiciaire compris.
Ensuite, ne reste plus qu’à attendre, environ 4 mois et à se préparer à recevoir la visite des services sociaux. C’est en recevant votre agrément que vous saurez combien de personnes vous pouvez accueillir (de 1 à 3) ainsi que les modalités. Ensuite, vous serez contrôlez régulièrement pour vérifier que tout se passe bien.
Le CESU Accueil familial
C’est une solution pour celui qui souhaiterait être hébergé par quelqu’un d’autre qu’un membre de sa famille, sans s’orienter vers une structure collective. Contre une prise en charge des frais de logement, de nourriture et du quotidien, la personne hébergée règle son « salarié » en passant par le CESU.
Cela consiste à faire une déclaration mensuelle des sommes versées et de payer les charges allant avec, sachant qu’une exonération de cotisations patronales est possible : maladie, retraite, maternité… L’avantage du CESU, c’est avant tout sa simplicité. La déclaration peut se faire très vite sur le net en quelques clics et le salarié peut y imprimer ses attestations d’emplois. Il reçoit chaque mois à ce titre un bulletin de salaire.
Pour l’employeur, il n’y a donc pas à ce soucier des cotisations, elles sont calculées automatiquement et la somme est prélevée sur son compte en banque. Pour la première déclaration, il faut juste entrer le numéro de sécu de son employé + le numéro d’agrément (agrégation obligatoire pour bénéficier des avantages fiscaux et pour pouvoir régler en CESU Accueil familial). Attention : cela ne doit pas empêcher de conclure un contrat. Pensez à y ajouter les congés payés.
Famille de vacances bénévole pour le Secours Populaire
Toutes les familles peuvent le devenir, car la démarche est bénévole (aucune rémunération), bien que celles qui ont déjà des enfants soient favorisées. L’idée est de permettre à des enfants de pouvoir eux aussi vivre de bonnes vacances pour quelques jours. Pour eux, c’est la possibilité de voir autre chose, et de faire des activités qui sont différentes de leur quotidien.
Ils ont aussi la chance de pouvoir passer ces jours de vacances dans d’autres régions, laissant les soucis de leur quotidien derrière eux. Car être en vacances, ce n’est pas seulement ne plus aller en cours. C’est aussi et surtout partir ailleurs que chez soi, être comme tout le monde quoi. L’opération mise en place par le Secours Populaire porte sur un accueil dans 3 pays : la France, la Hollande et en Suisse.
Pour devenir famille de vacances, il faut se rendre au centre de l’association (SPF) le plus proche de chez soi. C’est mieux de le faire en début d’année, l’été est vite arrivé. Les bénévoles sont là pour vous aider à aller au bout de votre démarche.
L’enrichissement ira ainsi dans les deux sens : celle de l’enfant, mais aussi celle de la famille. On peut ainsi accueillir un enfant entre 6 et 11 ans, une personne âgée, mais aussi une handicapée et même une famille entière. Pour régler le coût du voyage, le plus souvent en train, le SPF a noué un partenariat avec les chèques vacances.
Pour un complément de salaire : accueillir des animaux (chiens, chats, chevaux…)
Il n’y a pas que les enfants qui ont besoin d’aide, les animaux aussi ! L’idée ici est de recueillir une bête qui a été abandonnée. Il peut s’agit d’un chien ou d’un chat, et même d’un autre animal. La famille d’accueil va assurer la transition, le temps que l’association trouve un nouveau propriétaire pour le long terme.
Ceux que ça intéresse doivent se rapprocher des associations qui protègent les animaux. Il y a tellement de bêtes abandonnées qu’elles n’ont pas la place de toutes les accueillir dans les refuges. Reste à trouver la bonne association, et là c’est une autre paire de manches (toutes ne payent pas les frais de nourriture par exemple).
Attention pour les mineurs : il faut l’accord des parents. De plus, mieux vaut avoir un jardin et de la place, ainsi que du temps à consacrer à l’animal. Il faut aussi se préparer à recevoir un animal qui a été traumatisé et qui peut avoir un comportement irrationnel. Mieux vaut donc avoir une bonne expérience des bêtes.
Accueillir des chevaux : la fondation 30 millions d’amis
La fondation recueille beaucoup de chevaux chaque année, qui lui sont confiés par la justice parce qu’ils ont besoin de soins. L’être humain peut être cruel avec nos amis à quatre pattes., c’est pourquoi quand la justice est saisie pour des actes de maltraitante, elle peut retirer la garde aux propriétaires malveillants. Hors, ils ont besoin d’être nourris et d’être soignés.
Reste que pour accueillir des chevaux, il faut de la place. Il est donc important d’avoir les installations adéquats pour devenir famille d’accueil pour les chevaux : grange, écurie, pré… D’ailleurs, la fondation les visitera avant de confier un animal à ceux qui en font la demande. Ensuite il faut s’engager à le soigner comme il se doit.
Envie de vous mettre au service des autres : y’a plus qu’à !
Etant famille d’accueil depuis 2001 je peux confirmer que ces chiffres sont exacts pour la plupart. L’agrément est en effet assez difficile à obtenir. Bon courage à ceux qui veulent se lancer!
J’ai entendu dire qu’il était possible de devenir famille d’accueil pour animaux rémunéré. J’habite dans l’Isère. Je pensais aux chiens d’aveugle par exemple.
Combien coute une famille d’accueil pour personne âgée ?